Intervention sur la vidéosurveillance

Posons les termes du problème, pour reprendre l'expression du chef des forces de l'ordre :

l'objectif ?

réduire les troubles à l'ordre public et rassurer l'usager

 

le constat ?

Les délits liés à un phénomène d'alcoolisation massif, mais aussi à lire la conclusion du diagnostic «  de quelques jeunes souvent déscolarisés ou sans emploi, majeurs ou mineurs, récidivistes ».

Est-ce qu'on peut sciemment fermer les yeux sur les origines de cette délinquance spécifique ? Traiter seulement le problème à l'aval sans s'intéresser à la source ?

 

La stratégie affichée ? Mettre en place un dispositif dissuasif

Paradoxe : rien ne garantit que les caméras ne seront pas une invitation à la provocation, à la prise de risque, par des auteurs qui cherchent justement à se prouver quelque chose, à exprimer leur mal-être, à jouer avec les interdits et les biens d'autrui.

 

Quand au coût, là aussi, posons les termes du problème.

Il ne s'agit pas seulement d'investir dans des caméras, mais à la lecture du rapport de gendarmerie, d'augmenter l'éclairage pour que ces caméras soient efficaces, d'installer un centre de visionnage et d'en sécuriser l'accès en fortifiant la mairie, qui doit rester selon moi dans l'esprit du citoyen la maison du peuple et non le symbole de notre incapacité collective à répondre aux dérives d'une jeunesse désoeuvrée, privée de ses repères, stigmatisée, bien que ceux qui se sont exprimés ce soir sur le sujet s'en défendent.

Je ne nie pas l'importance du problème posé, j'ai été moi-même victime par 2 fois en quelques mois de délits et j'habite pourtant dans un quartier dit tranquille.

Mais je dénonce le décalage entre la réponse proposée et les conclusions du diagnostic. Vous l'avez bien compris, la vidéosurveillance, si elle est une réponse technique localisée, ne permet pas d'agir concrètement sur le phénomène de délinquance, elle agit essentiellement sur le moral des effectifs, toujours plus restreints, de la police et de la gendarmerie.

 

Conseil municipal, 23 septembre 2009, Françoise RAMEL-FLAGEUL

 

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