Pontivy Journal va au bout de l'information, aux citoyens de s'emparer du dossier

Un deuxième four sera-t-il construit à l’usine d’incinération des ordures ménagères de Pontivy-Le Sourn ? C’est ce que craint Françoise Ramel, élue de Pontivy...

 

« J’attire l’attention de l’assemblée sur la difficulté d’avoir à prendre position sur un document global qui semble considérer comme acquis la création d’un deuxième four sur notre site d’exploitation ». Françoise Ramel-Flageul, conseillère municipale UDB à Pontivy et délégué communautaire à Pontivy Communauté, est montée au créneau du comité syndical du Sittom-Mi (Syndicat intercommunal pour le transfert et le traitement des ordures ménagères du Morbihan intérieur) lorsque la question du PDND a été abordée, jeudi 28 février.

 

Par PDND, il faut entendre Plan de prévention et de gestion des déchets non dangereux du Morbihan. Parmi les (nombreux) points à retenir, ce PDND inclut la prise en charge des déchets d’activités économiques (DAE) : emballages plastique, bois et autres déchets de fabrication. Qui dit davantage de déchets, dit un « éventuel doublement de la capacité actuelle de 33 000 t/an à 66 000 t/an » de l’usine d’incinération de Pontivy-Le Sourn, comme indiqué dans le document de synthèse présenté au Sittom-Mi. Ce qui signifie aux yeux de l’élue UDB, la construction d’une deuxième four d’incinération.

Mais ce que dénonce surtout Françoise Ramel-Flageul, c’est l’absence de concertation, de transparence. Comme si tout était joué d’avance. « On nous présente cette évolution comme allant de soi, or il me semble qu’une telle décision devrait reposer sur l’étude préalable de plusieurs scénarios, dont celui qui semblait prévaloir au Sittom-Mi jusqu’à présent, à savoir la modernisation du site pour atteindre la capacité de 33 000 tonnes d’ordures ménagères. Le scénario unique sur lequel nous sommes amenés à donner ce soir un avis implique un changement important des missions de notre syndicat intercommunal : traiter des déchets autres que ménagers entraînant une augmentation conséquente de la capacité d’incinération du site. Est-ce cela que nous voulons vraiment, au nom de quelle priorité ?  », interroge-t-elle. Elle estime également prématuré et non cohérent de « nous exprimer en tant que représentants de nos assemblées respectives, sans expression du conseil communautaire, sauf à rappeler l’impact sur les populations d’un deuxième four pour traiter de surcroît des déchets dont nul ne semble enclin à ce jour, à nous préciser la nature, l’origine et le tonnage. » Françoise Ramel-Flageul demande également que les communes directement concernées par ce projet puissent aussi donner leur avis.

Pour Grégoire Super, président du Sittom-Mi, le débat ne porte pas sur un éventuel deuxième four à l’usine d’incinération de Pontivy-Le Sourn. « Nous sommes là pour donner un avis sur le PDND pour lequel nous avons apporté notre contribution. Certains manipulent les mots. Mettre de l’huile sur le feu est assez déplaisant. » Et de poursuivre : « L’urgence est de valider le PDND. Ce plan a le mérite d’exister. Nous arrivons bientôt à la fin de notre mandat (Ndlr. les élections municipales sont en 2014 !) et ce ne serait pas sympa de laisser un tel dossier non réglé à nos successeurs…  »
Jean-Luc Oliviéro, président de Pontivy Communauté, et vice-président du Sittom-Mi, assure à l’adresse de Françoise Ramel-Flageul que Pontivy Communauté sera saisie de ce dossier le 26 mars… Les réprésentants des 24 communes pourront alors débattre ce jour-là du PDND. Ce qui n’a pas empêcher Jean-Luc Oliviéro de confier : « Quand il a fallu porter mention d’un éventuel deuxième four, j’y ai été favorable ». Les échanges à Pontivy Communauté promettent d’être animés… ou pas.

Franck Baudouin